En hiver, les oiseaux chanteurs ont pour la plupart d’autres priorités que de s’égosiller… Ces petites boules de plumes cherchent avant tout à économiser un maximum d’énergie et à maintenir leur température corporelle quand la température dégringole. Cependant, au cours d’une balade matinale dans les roselières de la petite Camargue vous aurez peut-être le plaisir d’entendre cette petite exception. La lusciniole à moustaches (Acrocephalus melanopogon) est l’un des premiers passereaux à recommencer à chanter dès la fin janvier ! Cette espèce, par ailleurs rare en France, est présente toute l’année dans la zone humide du delta de la Touloubre. Son chant démarre par des sifflements proches de celui du rossignol, avant de poursuivre par des sonorités ressemblant à celles de la rousserolle effarvatte, un autre passereau des roselières. N’hésitez pas à apprendre à le reconnaître (enregistrements disponibles sur internet) car c’est essentiellement au chant qu’on décèlera sa présence… En effet, la lusciniole est de nature timide. Son gabarit (13 cm pour une dizaine de grammes) n’aide d’ailleurs pas à la repérer. Cherchez toutefois des secteurs de roseaux couchés le long desquels elle aime sautiller. Sa discrétion fait qu’on la connait peu, mais son régime alimentaire est composé essentiellement d’araignées. Classée en préoccupation mineure sur la liste rouge de l’UICN, la lusciniole à moustaches dépend fortement de la conservation des roselières. Elle craint particulièrement les traitements anti-moustiques qui impactent également d’autres espèces, comme les araignées dont elle se nourrit.
Thibaut Vergoz
Pour plus d’informations et pour signaler vos observations, rendez-vous sur www.faune-paca.org, le site collaboratif de la LPO PACA.
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