Depuis le début de l’été, l’équipe du Gipreb est particulièrement vigilante sur la situation de l’étang. En cette fin août, l’inquiétude est assez grande. La concentration en phytoplancton est importante comme en témoigne une couleur de l’eau “très marron” sur l’ensemble de l’étang signe d’une importante concentration en chlorophylle a.
Les conditions d’oxygénation du fond montraient la semaine dernière des épisodes d’anoxies (absence d’oxygène) dans les zones profondes mais aussi ponctuellement vers des zones moins profondes (3-4 m). L’épisode de mistral de ce week-end (23 – 24 août) n’a pas été assez long ni intense pour permettre un brassage efficace et durable. Dès le 25 août, des anoxies sur la couche de fond ont été de nouveau observées.
Alors que les turbinages par l’usine hydroélectrique risquent de reprendre au début du mois de septembre, la situation reste très fragile pour l’étang de Berre. Si les conditions météorologiques sont favorables (vent régulier et intense), l’étang pourra peut-être supporter ces apports, dans le cas contraire….
Commentaires
En réponse à jean-luc
Bonjour, La présence de cette espèce (Aurélie ou méduse lune ou méduse commune) est habituelle dans l'étang de Berre. Il est rare que ces méduses soient isolées. Elles sont regroupées en bancs par les courants créés par les vents. Les Aurélies sont fréquemment observées dans l’étang au printemps et en été, parfois en très grande quantité car dans les zones lagunaires comme l’étang de Berre, les rejets d’eaux douces modifient plusieurs paramètres de l’eau comme la salinité ou la température. Ces modifications pourraient induire des modifications du calendrier de reproduction en rendant celle-ci continue, ce qui favorise une pullulation de l’espèce. Ce phénomène pose problème pour la pêche car les jeunes méduses dévorent les jeunes alevins et colmatent les filets. De récentes études en génétique ont mises en évidence l’existence de nombreuses espèces cryptiques de la méduse lune : longtemps identifiées comme Aurelia aurita, l’hypothèse la plus probable serait que la méduse lune de l’étang de Berre soit Aurelia Coerulea (Von Lendenfeld, 1884), une espèce déjà identifiée dans plusieurs autres lagunes méditerranéennes ou Aurélia solida. (Justine Gadreaud, comm pers).