Quel projet pour remettre l'eau en circulation ?

Dès sa création, le Gipreb a planché sur la question de la remise en circulation de l'eau dans le tunnel du Rove.

Le projet actuel 2017-2018

Le projet actuel a été proposé par le GIPREB en 2017. Il s’agit de  faire transiter un débit maximal de 10 m³/s au travers d’une canalisation permettant de franchir la zone d’éboulement du tunnel. Cette eau pompée depuis la rade de Marseille permet dans un premier temps l’amélioration des conditions physico-chimiques de l’eau du canal et s’écoule jusque dans l’étang de Berre. Dans un second temps, cette eau est mise à disposition de l’étang de Bolmon avec une utilisation des communications (fenêtres) entre l’étang de Bolmon et le canal du Rove. Une fois la charge trophique de l’étang de Bolmon diminuée, toutes les communications entre les plans d’eau sont remises en service (fenêtres et bourdigues) et permettent une maximisation des échanges naturels et du renouvellement des eaux des étangs en bénéficiant toujours de l’effet de dilution lié à l’apport d’eau de mer.

De nombreuses modélisations ont été menées par le GIPREB sur cette solution, associées à une étude sur les échanges actuels entre l’étang de Berre, l’étang du Bolmon et le canal du Rove (rapport disponible) . Des inspecteurs du CGEDD ont mené une mission d’évaluation de cette solution durant les 6 premiers mois de 2018. Le rapport final de leur étude est toujours en attente à ce jour (juillet 2019).

 

Marseille quartier de l’Estaque. Tunnel du Rove reliant l’étang de Berre à la mer Méditerranée. M.Torres

Historique du projet

La première question à laquelle il était nécessaire de répondre était liée à la faisabilité hydraulique. De quelle manière les eaux pouvaient-elles s’écouler de la mer vers le complexe lagunaire de l’étang de Berre et comment ?

Conjointement se posait la question de l’intérêt écologique au regard de la situation des deux étangs de Berre et de Bolmon et du canal de navigation. Quelle quantité d’eau était nécessaire à la restauration écologique de ces étangs et quels modes d’acheminement ?

Ces deux études ont été confiées au Bureau d’étude Ramade-Gérim en 2002 par le Grand port maritime de Marseille pour la première et le Gipreb pour la seconde.

Elles ont conclu à l’intérêt écologique du projet : toutes les lagunes côtières souffrant d’eutrophisation,  les démarches de restauration  passent nécessairement par une étape d’amélioration de leurs échanges avec la mer.

Elles ont également conclu à sa faisabilité technique moyennant la mise en place de dispositif anti-retour permettant un sens unique de circulation de l’eau (de la rade de Marseille vers l’étang de Berre) et son renforcement via un système de pompage permettant de disposer des débits adéquats pour obtenir un effet sur les étangs.

Trois scénarios de débits maximaux ont été alors proposés par le prestataire en fonction des objectifs écologiques et des contraintes techniques qu’ils imposent : 30 m³/s, 20 m³/s, 4 m³/s. En 2004, après une large concertation locale et un avis du Ministre en charge des questions environnementales, c’est la solution avec un débit maximum à 20 m³/s qui a été arrêté.

Sont venues alors les premières études géotechniques permettant d’éclaircir la nature des travaux à mettre en œuvre et les précautions à prendre liées au contexte particulier de l’ouvrage et de son effondrement.

Par la suite se sont succédées les étapes nécessaires au financement du projet et à l’attribution de la maîtrise d’ouvrage au Grand port maritime de Marseille ainsi que les premiers compléments d’études sur le risque lié aux sédiments contenus dans le tunnel, à leur comportement et à leur gestion.

Le Gipreb a également développé au cours de toutes ces années d’élaboration du projet un  modèle hydrodynamique permettant de mieux comprendre le fonctionnement et les échanges entre les trois masses d’eau concernées, étang de Berre, étang de Bolmon et Canal du Rove.

A compter de 2013, le GPMM s’est engagé dans la procédure de consultation des entreprises pour une assistance à Maîtrise d’ouvrage. L’objet de cette assistance était de définir précisément les travaux et leur coût puis de sélectionner les entreprises capables de les réaliser.

Les conclusions de cette prestation réalisée pour le GPMM ont conduit à une remise en cause du projet initial et à l’élaboration d’un projet ajusté au strict besoin de restauration écologique des milieux au regard des améliorations obtenues au cours de toutes ces années d’étude.

Article modifié le 08/07/2019