Avec une légère tendance à la baisse des précipitations, une légère tendance au développement d’événements extrêmes, une sécheresse de plus en plus fréquente (2016, 2017, 2019), le décor était planté pour tous ceux qui avaient choisi ce mardi 22 octobre de venir témoigner à l’hôtel de région leurs craintes quant à l’avenir de l’eau pour les prochaines années. Philippe Rossello du Groupe régional d’experts sur le climat, GREC Sud, poursuivait son exposé en se projettant dans les années 2050 : des cumuls de précipitations équivalents à ceux d’aujourd’hui, très marqués en hiver et en baisse en période estivale (de mai à octobre) ; des périodes de canicule et de sécheresse sévère ; des débits d’eau annuels en baisse, moins 30 % dans les Alpes avec la chaîne Durance-Verdon obligeant à avoir une gestion différente des stocks d’eau ; la fin des glaciers avec des impacts évidents sur la ressource en eau ; 75 % en moins du manteau neigeux dans le Ventoux, moins 40 % en haute altitude.
Agir aujourd’hui pour anticiper demain
Au delà du slogan, la Région Sud veut avoir “une cop d’avance”, c’est la raison pour laquelle les acteurs de l’eau se sont retrouvés pour signer la charte régionale de l’eau. Le GIPREB s’est associé à cette démarche. Trop conscient que l’eau douce qui est une richesse partout dans le monde est traitée comme un déchet dans l’étang de Berre ! Alors que l’attractivité de la région ne cesse de croître et que la maîtrise des ressources en eau est de plus en plus contrainte par les aléas climatiques, on n’a plus le droit de gaspiller l’eau, comme on le fait aujourd’hui en rejetant 1, 2 milliard d’eau de la Durance dans la lagune de Berre, au seul nom du gain de production hydroélectrique.
“Je veux une Région exemplaire dans la mise en oeuvre de l’Accord sur le climat de 2015 pour contenir l’élévation de la température moyenne de la planète sous 2 °C. Agir pour une gestion rigoureuse de l’eau fait partie de cet engagement ; elle est un bien trop rare pour être gaspillée et polluée” affirme ainsi Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
La Région réaffirme, dans ce qu’il faut lire comme une feuille de route, des engagements prioritaires dont “contribuer à l’amélioration de la qualité écologique et la restauration de l’étang de Berre et de la Durance” et “poursuivre notre engagement dans les Contrats de milieux, outils d’intervention et de programmation concertés à l’échelle d’un bassin versant basés sur une gestion intégrée de l’eau et des milieux aquatiques”.
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