Évolution temporelle de l’état d’oxygénation des fonds de l’étang de Berre au cours des dernières années

Le 31/10/2022
Les phénomènes de désoxygénation semblent diminuer depuis 2020 ...

Les concentrations en oxygène dans le fond de la colonne d’eau sont suivies en continu et à haute résolution (1 mesure toutes les 30 minutes) depuis plusieurs années en différents endroits de l’étang de Berre dans le cadre d’un travail collaboratif entre le GIPREB et l’UPR CHROME de l’université de Nîmes. L’étude de ces chroniques a notamment permis de comprendre la genèse de ces phénomènes de désoxygénation dans la masse d’eau de la zone la plus profonde de l’étang, en lien avec l’activité de respiration benthique et la stratification thermohaline de la colonne d’eau. Le volume de la masse d’eau désoxygénée grandie au cours du temps, empiétant petit à petit sur les zones moins profondes et se déplaçant dans l’espace sous l’influence des courants générés par des vents faibles à modérés. Le seul facteur permettant la réoxygénation complète de la masse d’eau étant les épisodes de vent. La qualité du brassage est directement liée : à l’intensité de la stratification d’une part et à la force, la durée et la direction du vent d’autre part. Ce jeu de données permet aussi de commencer à documenter l’évolution temporelle de cette désoxygénation sur plusieurs années et, à terme, de comprendre l’influence respective des différents facteurs hydro-climatiques en jeu (températures, vents, apports d’eaux douces, …).

Evolution des phénomènes de désoxygénation dans l’étang de Berre

La figure ci-contre représente l’évolution des phénomènes de désoxygénation dans les fonds de l’étang de Berre pendant la période estivale (juillet à septembre) depuis 2016. Il apparaît clairement que les phénomènes de désoxygénation restent dominants dans la zone profonde de l’étang, ayant été observé entre 52 % en 2016 et 93 % du temps en 2018. L’absence complète de l’oxygène est observée entre 26 % (2016) et 88 % (2018) du temps. Les proportions d’hypoxies et anoxiques exceptionnelles associés à la malaïgue de 2018 se dégagent clairement de la tendance en lien avec les conditions particulières de cet été. En dehors de l’année 2018, une tendance à l’augmentation des phénomènes de désoxygénation semble apparaître entre 2016 et 2020, puis à la diminution jusqu’en 2022. La diminution de ces phénomènes de désoxygénation de ces dernières années est un bon signe pour l’étang. Est-ce que ces tendances vont se maintenir ? Peuvent-elles être reliées à un ou plusieurs forçages externes ? En attendant que les actions de recherche en cours et futures apportent quelques éléments de réponse il semblerait que la réapparition de certaines espèces de poissons marines observés par les pécheurs dans l’étang cette année (calamars, rougets) semble plus associée à l’augmentation de la salinité qu’à la diminution des phénomène de désoxygénation.

Sylvain RIGAUD, Enseignant-chercheur Université de Nimes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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