Du 2 au 13 juin, le projet de restauration des herbiers de l’étang de Berre, nommé ReHAB, se poursuit. La réussite de l’opération réalisée en 2024, a permis de mettre en place un projet de transplantation à une plus grande échelle spatiale et temporelle : 8m2 avaient été transplantés et sont devenus… plus de 400m2 un an après !
Le Gipreb bénéficie de l’expertise technique des Sea Rangers (entreprise sociale des Pays-Bas). Il reçoit également des équipes de l’Université de Groningen qui prêteront main forte pour les transplantations et réaliseront en parallèle des suivis sur les zostères transplantées en 2024.
Tous, Gipreb compris, sont membres du Seagrass Consortium, regroupant chercheurs et acteurs internationaux œuvrant pour la restauration des herbiers marins. Des partenaires comme Suez Environnement, Patagonia, GIS Posidonie, soutiennent le projet, et la Région Sud, le département des Bouches-du-Rhône et l’Agence de l’eau le financent.
Cette étape a pour objectif de transplanter 4 500 mottes de zostères, soit environ 30m2. Les mottes vont être prélevées dans 3 grands herbiers de l’étang et replantées sur 6 sites distincts. Les plantations seront réalisées à pied ou en plongée sous-marine. Un suivi de la croissance, du taux de survie et de la biodiversité vont être effectués à la suite des transplantations.
Les herbiers de l’étang (composés de zostères marines et de zostères naines), véritables poumons de la lagune, connaissent une dynamique exponentielle très positive depuis 2020 : une réduction des apports d’eau douce et de nutriments (azote et phosphore), ont nettement favorisé leur développement. La gestion des apports d’eau douce constitue ainsi le point crucial pour favoriser la résilience de l’écosystème que forme l’étang ; cette « marinisation » du plan d’eau, avec un meilleur lissage des rejets d’eau douce, permet d’atténuer l’eutrophisation, de limiter donc les anoxies, et d’augmenter la transparence.
L’objectif est d’atteindre une recolonisation des herbiers sur 1 500 ha, avec plus de diversité d’espèces (zostère naine, zostère marine et cymodocée). L’idée est d’aboutir à un écosystème résilient, capable de faire face aux conséquences du changement climatique, plutôt que de revenir à son état avant les années 1960. Parvenir à cet équilibre dynamique, et finalement aux caractéristiques d’une lagune méditerranéenne, pourrait être facilité par la conjonction de conditions propices à la croissance des macrophytes (végétal aquatique) et d’actions concrètes de restauration des herbiers.
En savoir plus sur les zostères dans l’étang de Berre.
(Photos : RJ Lilley / L.Govers)
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