Une nouvelle thèse de doctorat sur les variations de niveau de l’étang…

Le 20/08/2019
Comment réagit le niveau de l'étang de Berre face à certains phénomènes comme l'augmentation de la température, le mistral, les marées ?

C’est une des questions auxquelles s’attaque Caroline Paugam qui vient de débuter une thèse au sein de l’Institut méditerranéen d’océanologie.

La variation du niveau de la mer et ses causes sont des sujets au cœur de l’actualité. De nombreux phénomènes d’échelles temporelles et spatiales différentes interviennent dans les processus d’élévation ou de diminution du niveau marin : augmentation de la température globale, réchauffement saisonnier de la mer, météo-tsunamis, variations de pression, marée ou encore vagues… L’étude de ces divers phénomènes est primordiale pour permettre de prévoir les évènements de submersion et d’érosion pouvant avoir des conséquences catastrophiques.

Dans ce travail de thèse, Caroline Paugam s’intéresse à la contribution des ondes longues ayant des échelles temporelles de l’ordre de l’heure/la journée. Le but est de mieux comprendre la contribution des seiches (ondes de résonance) et du basculement des plans d’eau dans la région, afin de mieux anticiper les variations du niveau en fonction des conditions climatiques. 

Pour le moment, seulement le phénomène de basculement du plan d’eau a commencé à être étudié pour l’étang de Berre.

Figure 1: Carte du réseau Htmnet

Deux stations sont présentes dans l’étang de Berre : à Saint-Chamas et au Jaï. Les données sont disponibles depuis le 08 février 2019, à une période d’échantillonnage de 2 minutes. Ces deux stations fournissent des données de pression atmosphérique, température de l’air, pression dans l’eau, température de l’eau ainsi que la salinité, et sont transmises par GSM. La différence de pression entre l’air et l’eau permet de connaître la variation relative du niveau de l’eau.

En observant les données de niveau de la station HTM-NET Carro située à l’est du golfe de Fos, on remarque que les marées dans l’étang sont forcées par la mer Méditerranée à travers le canal de Caronte, avec un déphasage et une diminution de l’amplitude de marée. Les changements de niveau d’eau en mer à l’échelle des épisodes météorologiques de quelques jours sont liés aux variations de pression atmosphérique. Ces variations de niveau sont également transmises dans l’étang via le canal de Caronte.

Le basculement du plan d’eau (niveau moyenné sur 3 h au Jaï – niveau moyenné sur 3 h à Saint-Chamas) en fonction de la composante de vitesse moyenne du vent projetée selon l’axe du bassin (140°) est présenté par la figure 4. Un événement de mistral est associé à une vitesse de vent positive et un vent de sud-est une vitesse négative. On observe une corrélation entre surcote/décote et les conditions de vent, le niveau d’eau diminue à Saint-Chamas et augmente au Jaï en cas de mistral, inversement pour les événements de sud-est.

Figure 4 : Basculement en fonction de la vitesse projetée du vent
Figure 4 : Basculement en fonction de la vitesse projetée du vent

 

Pour le moment, les incertitudes sur le basculement n’ont pas été prises en compte. Il peut s’agir de l’incertitude des capteurs ou encore l’incertitude due au déphasage de la marée entre Saint-Chamas et le Jaï.

Par la suite, l’étude va également porter sur les seiches dans l’étang de Berre. Nous nous intéresserons à leurs périodes ainsi qu’à leurs amplitudes. Nous analyserons les mécanismes de création de ces ondes.

Les résultats obtenus à partir de données in-situ seront comparés aux données de modélisation numérique provenant du modèle TELEMAC3D du GIPREB.

Des informations plus détaillées, et des mises à jour tout au long de la thèse, sont disponibles sur la page : Variations du niveau d’eau en bassin semi-ouvert

 

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