Elles ont pour cela confié à Maître Corinne Lepage du Cabinet Huglo-Lepage le soin de porter plainte auprès des tribunaux français et de la Commission européenne pour insuffisance des mesures prises par les autorités locales et nationales pour atteindre le bon état écologique des eaux de l’étang de Berre.
Après des années d’études, prouvant toutes les unes après les autres, la nécessité et la possibilité de réduire les rejets d’eau douce de la centrale hydroélectrique et de renforcer les échanges avec la mer par le tunnel du Rove, aucune décision ne semble vouloir être prise aujourd’hui par l’État.
Bien au contraire, les services de l’Etat ont confirmé, ce mercredi 3 juillet, en sous préfecture d’Istres, que l’Etat s’engageait dans une démarche visant à retarder encore davantage la réhabilitation de l’étang, dans le seul but d’éviter une amende et des astreintes journalières de l’Europe. C’est en effet vers une démarche de recours à des objectifs moins stricts auprès de l’Europe que s’engage l’État, sourd aux délibérations des 10 communes riveraines, s’opposant à cette démarche (plus de détail sur la page La DCE sur l’étang de Berre).
Cette situation est insupportable. Alors même que l’année 2018 a été catastrophique pour l’étang de Berre et que l’année 2019 signe de nouvelles mortalités pour les poissons du Bolmon, alors même que le réchauffement climatique est une réalité rendant plus urgente encore l’amélioration des écosystèmes aquatiques, cette démarche conduirait à une banalisation et à une forme d’acceptation de la situation actuelle.
C’est pourquoi le tribunal administratif de Marseille a été destinataire d’une demande de constat sur la situation écologique de l’étang de Berre et une plainte pour non respect de la législation européenne a été déposée auprès de la Commission européenne par Maître Corinne Lepage au nom du GIPREB.
Commentaires
En réponse à Jean Doucet
Bonjour, L'ensemble de la problématique autour de la Directive Cadre sur l'Eau (DCE) sur l'étang de Berre est décrite en détail, et toute transparence, sur notre site internet à la page: La DCE sur l'étang . Vous pourrez ainsi y lire que depuis avril 2018, l'Etat considère que le bon état écologique de l'étang de Berre ne sera pas atteint en 2027. Si ce bon état n'était pas atteint en 2027, la France pourrait s'exposer à des sanctions financières par l'Union Européenne. C'est pourquoi l'Etat cherche actuellement à construire un argumentaire afin de demander à l'Europe des "objectifs moins stricts" pour l'étang de Berre, comme détaillé dans l'article 4.5 de la DCE. La critique du GIPREB porte sur le fait que l'Etat s'engage dans cette démarche alors qu'aucune action concrète de réhabilitation n'a été réalisée par l'Etat depuis 2005. Demander des "objectifs moins stricts" sans rien faire pour justement atteindre ces objectifs est totalement contradictoire, voire même méprisant envers l'ensemble des acteurs locaux qui sont impliqués dans la réhabilitation de l'étang de Berre. Bien cordialement