Didier Khelfa, Président du GIPREB accueille Christophe Béchu ministre de la Transition écologique, 29 sept 2022

Le ministre de la Transition écologique à Saint-Chamas

Le 30/09/2022
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique en déplacement sur l'étang de Berre ...

“Depuis 1936, on n’avait pas vu de ministre à Saint-Chamas !”

Didier Khelfa, Président du GIPREB accueille Christophe Béchu ministre de la Transition écologique, 29 sept 2022
Didier Khelfa, Président du GIPREB accueille Christophe Béchu ministre de la Transition écologique, 29 sept 2022

A Saint-Chamas, ce jeudi 29 septembre, les habitants ont du beaucoup s’interroger… Pourquoi un tel déploiement de gendarmes et pourquoi ce cortège de voitures ? Dans ce petit village de pêcheurs, où la vie semble si douce, on sentait comme de l’excitation dans l’air …

Et pour cause, Didier Khelfa, président du GIPREB recevait dans sa mairie Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires de France et Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat à l’Ecologie …

Visite de Christophe Bechu ministre de la Transition écologique
Visite de Christophe Bechu ministre de la Transition écologique
Visite ministérielle au large de la centrale EDF
Visite ministérielle au large de la centrale EDF

La visite ministérielle avait commencé par une sortie en bateau face à la centrale EDF, posant ainsi clairement le sujet : les rejets de la centrale EDF qui pour l’ensemble des maires du pourtour de l’étang et pour ses riverains doivent être réduits car facteurs de déséquilibres profonds de la lagune.

Soulignant qu’il représentait l’ensemble des 10 maires du pourtour de l’étang, qu’il était soutenu par le Président de la Région Sud et par la Présidente du département des Bouches du Rhône et de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Didier Khelfa a remercié les trois députés, d’obédience politique différente, à l’origine du rapport parlementaire ayant permis une mobilisation des acteurs pour la mise en place d’actions pour atteindre un meilleur état écologique de l’étang de Berre. Actions portées tant par l’Etat que par la métropole et par le GIPREB, dont la réouverture du tunnel du Rove à la courantologie et la réduction des rejets EDF dans l’étang. Il a rappelé sa volonté de sortir d’une logique de combat pour une logique de co-construction. “L’étang de Berre est un joyau de notre territoire qui mérite qu’on l’aide à atteindre le bon état écologique au sens de la Directive cadre sur l’Eau. Et pour cela, il est nécessaire de limiter les apports d’eau douce. Cette eau qui manque tant ailleurs est ici gaspillée, considérée comme un déchet dans l’étang de Berre !”

Missionné par Renaud Muselier, Président de la Région Sud, Olivier Darrason a présenté très clairement le projet de réouverture du tunnel du Rove. Il a rappelé que l’apport d’eau salée provenant de la rade de Marseille permettrait de lutter contre l’eutrophisation des milieux aquatiques concernés et diminuerait la stratification. L’utilisation des nouvelles plateformes installées à la sortie du tunnel, côté étang de Berre, permettrait l’installation des pompes d’une puissance de débits de 10 m3/s. Ainsi, il n’y aurait pas de forage souterrain. L’installation de panneaux photovoltaïques flottants compenserait le coût énergétique des pompes. Il a rappelé le sens de l’expérimentation, permettant de s’assurer des effets sur les milieux. Un projet de 16 millions d’euros, financé pour un tiers par la région.

Hervé Guillot, représentant EDF, s’est efforcé de rappeler l’enjeu de la chaîne hydraulique Durance Verdon, sa vocation multi-usages, tant pour l’énergie que pour le stockage de l’eau, la sécurisation en eau potable de la région, l’irrigation des terres agricoles. Rappelant qu’il y a un an, EDF souhaitait expérimenter une gestion des rejets d’eau douce en fonction de la saisonnalité tout en réduisant de 25 % ses rejets, il a réaffirmé qu’au printemps 2022, le contexte énergétique ayant changé (parc nucléaire français à l’arrêt, problème du gaz du fait de la guerre en Ukraine), EDF a décidé de ne pas s’engager dans cette expérimentation. En revanche EDF souhaiterait étudier des solutions pour capter ou chenaliser tout ou partie de l’eau douce rejetée et ce, afin de retrouver une capacité de production totale …

Concluant la séance, le ministre de l’Ecologie s’est félicité du changement de ton autour du sujet de l’étang de Berre tout en reconnaissant une situation paradoxale où alors même que l’on manque d’eau, on en rejette, par millions de mètres cube, dans l’étang de Berre qui est un étang salé. Mais, rappelant que l’hydroélectricité est la première source d’énergie renouvelable aujourd’hui en France, il serait inconcevable de produire moins d’énergie renouvelable pour sauver la biodiversité a t-il affirmé.

C’est pourquoi a-t-il souligné, l’hypothèse de la dérivation mérite d’être étudiée dans les délais les plus brefs pour que la gestion de l’eau de la Durance ne soit pas un marronnier qui se représente chaque été. Les mégawatts dont on se prive actuellement, une fois retrouvés, financeront la dérivation.

Certains anciens ne manqueront pas de se dire que c’est ce dont on parle au GIPREB depuis plus de 20 ans !

L’enjeu pour l’étang est que les actions de restauration, quelles qu’elles soient, permettent d’éviter les crises, telle que celle de 2018, et permettent à l’étang de ne pas faire un pas en arrière à chaque fois qu’une étape de restauration est dépassée, comme cela a pu être le cas cet été.

 

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