État des lieux

Description de l'écosystème sur la base des données de l'Observatoire du GIPREB

Le dernier rapport de l'Observatoire du milieu décrit les résultats du suivi du milieu 2022 tout en les replaçant dans une trajectoire historique.

Dernier rapport de l'Observatoire en 2022

Le dernier rapport de l’Observatoire du milieu du GIPREB – Bilan 2022 est téléchargeable !

Il décrit en détail l’Observatoire, les résultats obtenus en 2022, et les différentes études en cours ou à venir.

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Résumé 2022

L’action du Syndicat-mixte GIPREB s’inscrit dans une démarche de réhabilitation environnementale du milieu aquatique de l’étang de Berre, dans une perspective à terme de retour à un écosystème équilibré de lagune méditerranéenne profonde. Le GIPREB a pour objet, entre autres, de suivre l’évolution de l’étang au travers de l’Observatoire du milieu. Le présent rapport décrit les résultats du suivi du milieu 2022 tout en les replaçant dans une trajectoire historique.

En 2022, les conditions météorologiques ont été marquées par une importante sécheresse et des températures estivales caniculaires. Cette sécheresse a contraint EDF dans son régime de turbinés et les apports par la centrale hydroélectrique ont été les plus faibles depuis sa mise en place avec seulement 357,5 hm3 en 2022. Ces apports ont été principalement réalisés en janvier, février et en fin d’année. Entre mars et octobre, il y a eu seulement 50 hm3 de rejets depuis la centrale.

Ces faibles rejets vont avoir plusieurs conséquences favorables sur l’écosystème de l’étang de Berre en 2022 :

–       une salinité qui va augmenter depuis le printemps et se maintenir élevée tout l’automne. On observe 27 de salinité en juin, 30 en août et novembre.

–       diminution de l’eutrophisation (en lien avec les apports en azote et phosphore faibles en 2022, on constate que les paramètres de la colonne d’eau, notamment les concentrations en composés azotés et phosphorés restent faibles tout au long de l’année. Il en va de même pour les concentrations de chlorophylle a et aucun bloom ne sera observé en 2022).

–       une transparence des eaux exceptionnelle en 2022 avec plus de 4 m en moyenne mesurée au disque de Secchi. Il s’agit de la meilleure transparence enregistrée depuis le début du suivi.

Ces effets vont se diffuser sur l’ensemble des compartiments de l’écosystème et permettre à l’écosystème de l’étang de Berre de retrouver en 2022 un fonctionnement équilibré. Ainsi, les conditions de salinité plus élevée et les plus faibles apports vont modifier les peuplements de macrophytes. Si les espèces nitrophiles (ulves, cladophores, enteromorphe), sont toujours présentes, on constate une diminution des Gracilaires au profit des Ceramium, espèces plus halines. La bonne transparence des eaux va aussi profiter aux zostères. En 2022, les herbiers de zostères recouvrent 25,2 ha soit la plus forte valeur observée depuis leur quasi disparition (1,2 ha en 1990) mais aussi la plus forte croissance. Ce résultat est loin de l’objectif de 1 500 ha pour atteindre le bon état au titre de la DCE mais cette résilience dans des conditions favorables laisse entrevoir un espoir si ces conditions venaient à se pérenniser.

Au niveau de la macrofaune benthique aussi, il y a des effets positifs. La faible stratification a permis des conditions d’oxygénation favorables même dans les zones profondes. En effet, on a enregistré en 2022 les meilleures conditions d’oxygénation. Cela a permis d’observer des espèces vivantes toute l’année en profondeur et de voir petit à petit les peuplements se diversifier. Néanmoins, les peuplements restent encore pauvres et il faudrait plusieurs années favorables pour retrouver des peuplements vraiment diversifiés.  La reprise est forcément lente d’autant plus que les sources de recolonisation sont faibles. Il n’y a pas de zones refuges dans l’étang pour ces espèces. Au niveau du littoral, les peuplements de palourdes se sont complètement reconstitués ainsi que les moulières littorales.

Pourtant, les conditions climatiques de 2022 auraient pu laisser présager d’une nouvelle crise écologique. En effet, en 2022, les conditions météorologiques (températures, vent) ont été « pires » qu’en 2018 (année d’exceptionnelle malaïgue en lien avec l’anoxie du milieu). Il y a eu des températures supérieures et moins de coups de vent pendant la période estivale de 2022 par rapport à celle de 2018. La principale différence qui a permis l’absence de crise en 2022 et surtout des conditions favorables pour l’écosystème a été la faible starification de la masse d’eau quasiment absente en lien direct avec des apports en eau douce plus faibles en 2022 par rapport à 2018. Ainsi de janvier à juin, EDF a rejeté 739 hm3 d’eau en 2018 contre seulement 238,7 hm3 en 2022. Moins d’eau douce signifie une salinité de surface plus élevée, donc une stratification plus faible, donc un brassage plus efficace : il faut moins de force pour casser la stratification. L’absence de stratification et les brassages réguliers ont permis la diffusion de l’oxygène dissous depuis la surface par un effet d’agitation mécanique prenant le dessus sur le taux de saturation de l’eau en oxygène lié à la température.

Cette différence de comportement de l’écosystème en 2022 par rapport en 2018 s’explique donc uniquement par la différence de rejets de la centrale. Ce qui témoigne de la prédominance de ce paramètre sur la dynamique de l’écosystème.

Le saviez-vous ?

L’ensemble des rapports de l’Observatoire du GIPREB sont téléchargeables dans la section Téléchargement (rapports scientifiques)

Article modifié le 01/06/2023