Martigues
Intérêts remarquables
Commune de l’ouest de l’étang, Martigues est traversée par le canal de Caronte qui est actuellement la seule liaison entre la mer et l’étang.
Population totale 2020 (INSEE) : 49 037 habitants
Superficie : 7 144 hectares
Longueur de côte : 8 km
Limites de la commune :
limite est : la raffinerie de la Mède, commune limitrophe Châteauneuf les Martigues
limite nord : le vallon de la Caudière, commune limitrophe : Saint-Mitre les Remparts
« Martigues à première vue »
Martigues s’étend sur un vaste territoire : quelques milliers d’hectares, comme bon nombre de communes du Midi de la France ou du monde méditerranéen . La « Ville » se compose d’une série d’espaces qui ont suivi des trajectoires différentes, ont été occupés plus singulièrement dans l’histoire et dont le résultat que nous avons sous les yeux, dans l’instant, n’est pas automatiquement cohérent. La première idée qui en ressort, c’est le « passage ». Fonction première et toujours active de Martigues, dans la multiplicité de ses expressions. Et d’abord, ce qui marque le paysage vu de Notre-Dame des –Marins, c’est la traversée du chenal qui s’est dessinée entre Méditerranée et étang de Berre : le pont de chemin de fer de Caronte et, plus près de nous, le grand viaduc autoroutier qui mène de Marseille au golfe de Fos et à ses nouveaux aménagements. A une autre échelle, de plus grande proximité, pêche et passage étaient associés, puisque la ville de Martigues a été fondée dans des marais, autour des bassins qui séparent l’étang de la haute mer. Le chenal de Caronte lui-même était incertain du fait des alluvionnements ; il a fallu l’entretenir et l’approfondir artificiellement. Il était aménagé, au moins depuis le Moyen Age, en un jeu de petites îles et de levées, d’une part, de canaux de l’autre qui permettaient, non sans conflit, de laisser le passage à la navigation, d’installer des bordigues (technique qui consistait à piéger dans des nasses les poissons migrants entre étang et Méditerranée), enfin, d’assurer les habitations ; plus tard d’établir des marais salants. La notion de passage, entre étang et mer, entre rive sud et rive nord est donc essentielle pour expliquer l’histoire de Martigues, ville-gué et ville-pont, divisée entre les îles et les deux têtes de pont, Ferrières et Jonquières. L’impulsion industrielle, dans ses formes contemporaines, est venue pour l’essentiel de l’extérieur et, notamment, d’un report d’activités marseillaises (trafic de matières premières pondéreuses, pétrole en tête et usines de traitement), sur ce territoire , annexé du point de vue portuaire à Marseille : création des établissements maritimes de Caronte et invention du site pétrolier de Lavéra.
Marcel Roncayolo
urbaniste et géographe
Intérêt paysager
Le grand paysage
Le paysage littoral martégal se décompose en deux grands secteurs géographiques séparés par le chenal de Caronte, avec au sud la bordure de la chaîne de la Nerthe, et au nord celle du massif des collines de Figuerolles dominant l’étang entre Martigues et Saint-Mitre les Remparts.
Le paysage local
De part et d’autre des quartiers centraux autour de l’Ile historique de Martigues se succèdent plusieurs paysages côtiers : à l’est de Jonquières, la frange boisée entre le port de plaisance de Sainte-Anne et le port de la raffinerie de La Mède, longée par le canal de navigation de Marseille au Rhône. Au nord de Ferrières, le rivage est d’abord de caractère urbain, avec des aires de stationnement et le bel espace-vert en bordure de la plage de Ferrières, puis de plus en plus naturel au pied des constructions périurbaines de Tholon à Touret de Vallier. La côte devient très abrupte le long de la colline naturelle de Figuerolles jusqu’au vallon rural de la ferme de la Caudière. Ensuite, vers Saint-Mitre, le rivage qui devient sauvage appartient au Conservatoire du Littoral.
Intérêt culturel
Riche de nombreux sites préservés ou aménagés, Martigues attire les amoureux d’une nature authentique. Son patrimoine culturel millénaire séduit également les passionnés d’histoire. La Ville de Martigues s’est vu attribuer, depuis 2012, le label « Ville d’art et d’histoire ».
Histoire et paysage spécifique
Le centre historique de Martigues avec ses trois canaux est surnommé « la Venise Provençale ». La première cité du Vème siècle est située au cœur du quartier de l’Isle. L’Isle, Ferrières et Jonquières formaient trois communautés distinctes réunies au XVIème siècle en une seule commune. C’est le début d’une époque de prospérité liée à la pêche. Au début du XXème siècle les premiers grands travaux d’infrastructure préludent le nouveau développement lié à celui de l’ensemble des rives de l’étang de Berre : chemin de fer, canal de Marseille, viaduc de Caronte… Martigues connaît désormais une forte poussée industrielle, et si la pêche est restée une activité importante, l’industrie occupe la plupart des actifs, la présence de grandes firmes permettant la réalisation d’équipements et d’infrastructures conséquentes, des espaces publics de qualité, et la ville adoptant un parti de modernité sur le plan architectural rompant avec le néo-provençal… Ainsi la colline de Notre Dame des Marins, avec ses moulins, domine magnifiquement le site de la ville et l’étang de Berre.
Patrimoine
Monument inscrit : maison des Maurras
Monuments classés : église Sainte Madeleine de l’Ile, Champ de l’anonciade
Éléments remarquables du patrimoine : le centre historique de l’Isle avec ses canaux et les autres quartiers « terrestres » de la vieille ville de part et d’autre du chenal de Caronte – Ferrières et Jonquières – possèdent de nombreux monuments, églises, tours, places et bâtiments aux belles façades intéressantes.
La colline de Figuerolles située au nord de la commune est un élément naturel important du littoral à l’ouest de l’étang de Berre, en partie aménagée en parc forestier avec un réseau de pistes et de sentiers de découverte qui dominent l’étang avec des vues intéressantes.
Le Musée Ziem installé dans une ancienne douane du XIXème sous l’impulsion du peintre paysagiste.
Intérêt écologique
Dans la chaîne de la Nerthe, les falaises abruptes, un paysage ruiniforme, de longues barres rocheuses, une végétation de garrigue avec des pinèdes de pin d’Alep et des taillis de chênes verts sont autant de biotopes qui abritent une faune remarquable.
